Une adresse qui a pris son envol.

En ouvrant, il y a un peu plus d'un an, leur jolie maison à l’entrée de Ciney, Loïc Thirion et Robin Van Habost, même pas cinquantenaires à eux deux, ont fixé un rendez-vous. Avec eux-mêmes. Mais aussi à nous.

Ne tenant pas en place, habités par l’énergie dingue de ces jeunes intrépides qui débarquent dans l’univers de la gastronomie, il leur faut désormais attiser et attirer, pas question de fanfaronner en tentant de rassembler les petits exploits faciles.

Et pourtant, le pédigrée de l’un et l’autre s’il force le respect, ils pourraient s’asseoir dessus. Dans leurs mains, des écolages dans de belles maisons étoilées en Belgique et en France.

Leur genre est discret, au plus près de leurs casseroles, à les sentir, à les goûter, presque à les écouter. On les voit travailler, sans pour autant deviner les heures déjà passées à essayer, à tâtonner, à quitter une direction pour en essayer une différente. On voit dans le jeu de ces deux jeunes habillés par le talent cette carte magnifique et essentielle qu’est le doute. Ce doute qui permet de proposer une cuisine de fines sensations, de saveurs juste marquées, sans abus : comme avec cette promesse du magnifique Pâté en croûte de canard et volaille, herbes fraîches, légumes acidulés, avec cette Langoustine cuite sur pierre, ravioles ricotta, pignons de pins, épinards, et émulsion de Piquillos ou avec le beau Filet de canette, cuisses confites à la graisse de canard, déclinaison de légumes oubliés, jus de volaille au xérès et le Coeur de ris de veau, légumes de saison, sauce Choron.

Des plats vivaces et généreux, bienveillants, sans la moindre arrogance, simplement savoureux, et qui révèlent aussi une sensibilité, un engagement. Et du partage pour une maison qui travaille dans le très bon sens et qui se hisser chaque jour un peu plus haut.

LD