Sous les ors, le goût de l’Italie

C'est à l'été 2014 que le ‘Emily’ voit le jour. Après avoir connu une naissance toute italienne sous le nom de Emily Ristorante, il s’est épanoui quelques années sous la jolie baguette de Mathieu Jacri. Il revient aujourd’hui à ses premiers amours et retrouve sa voie initiale et ses racines transalpines, si chères à Emily Degand et sa famille.

Une fois le lieu investi et l’effervescence urbaine laissée dehors, il est impossible de rester insensible à la grandiloquence du décor, un écrin au raffinement ultime : bois sombres, bar en marbre, plafond de feuilles dorées, la magie des premiers jours est intacte.

Au rez-de-chaussée, la cuisine occupe la longueur et s'ouvre sur le bar, laissant chaque geste de la brigade accessible au regard de l'hôte. Au fond dans le coin, une table, un aparté, se fait plus intime. Au premier étage, on se partage à chaque table, et dans un isolement feutré, la vue imprenable sur le lustre vénitien de cinq mètres de haut qui transperce majestueusement la mezzanine. Dans ce boudoir griffé au goût de la dolce vita, on peut apercevoir le chef Luca Gaviglio et sa brigade à l'œuvre dans un espace où l'on compte plus en pouces qu'en mètres, où chaque mouvement est digne d'un ballet millimétré et orchestré.

Luca Gaviglio n’est pas un inconnu, autrefois brillant second d’une table bruxelloise italienne étoilée, il a ensuite magnifiquement redessiné à Wavre son ‘Altro Mondo’, avant de succomber aux assiduités de Pierre Degand et de venir signer la cuisine du Emily Restaurant. En orfèvre du goût, il offre un véritable voyage culinaire entre ses deux pays avec sensibilité, il cultive sa différence, crée la surprise en nous emmenant découvrir des courants inexplorés. Dans une carte courte, le plaisir se vit aujourd’hui avec un Tartare de gamberoni rossi, fèves de marais, burrata, des Tagliolini à la truffe noire d’hiver, des Pâtes au caviar citron, du Turbot, asperges blanches, sauce citron amandes, une Selle d’agneau rôtie en croûte de parmesan, courgettes grillées, tomates confites et un Parfait glacé au yaourt, fraises, menthe pour clore l’excellent moment.

Le service en salle opère lui aussi avec une précision minutieuse. Sous la rigueur détendue de Abdon Chobli, complice relayeur en parfaite symbiose avec la cuisine vivante et souriante de Luca Gaviglio.

LD