Au nom du Père et du vin

Pierre Charlier est une légende du vin. Disparu en 2011, c’est lui qui a fait naître La Vigneraie dans les années 90 à Charleroi. Une enseigne qu’il a placé tout en haut des cavistes de référence en Belgique. L’homme fut un visionnaire pour nombre d’amateurs et habité de son savoir, il s’érigea en pionnier et fut un immense découvreur de talents.

Plus de dix ans ont passé. La Vigneraie a déménagé sur les hauteurs de Charleroi, blottie sur une voie féconde en belles adresses, et c’est Thibaut Charlier, le fils, qui poursuit l’œuvre de son Père, tellement vivant.

Le lieu se vit comme une cave à manger. Si ailleurs, certains se sont caressés de ce modèle en surfant sur une appellation bidouillée (et où in fine, l’assiette ne décolle que rarement et le verre reste souvent terne), ici, nous sommes bel et bien dans l’Essence du vin et de l’assiette. Le vin est au centre du discours ; Thibaut s'exprime entre conseils malins et accords jubilatoires, entre belles quilles et pépites dénichées au travers de ses rencontres vineuses. Passée la boutique garnie de beaux flacons, en guise de préambule emblématique, c’est une jolie salle à manger dominée par une table commune qui se dessine. On sent un lieu qui a du cœur, de la cave et de la générosité.

L’assiette elle, est désormais l’œuvre de Annie Decrolière, qui succède à Thomas Perez Perez, qui a pris son envol pour vivre de nouvelles aventures en ses terres montoises après quatre ans de bons et loyaux services.

Au premier tableau d’Annie, l'annonce sonne bon : Carpaccio de boudin noir basque, copeaux de Comté et sarrasin, Risotto moëlle et langues d'oursins et café. Escargots de Bourgogne, oignons confits, émulsion au cresson, Bœuf sauce au foie gras et aligot, Poisson au beurre blanc au miso et ragoût de pommes de terre aux couteaux et Vol-au-vent volaille et ris de veau, crête de coq et peau de poulet. Pour clore le repas un Sorbet à la Poire, siphon au bleu et crumble de noisettes.

LD