Brexit : quelles conséquences pour la gastronomie anglaise ?

29 juin 2016

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Coup de tonnerre dans l’Union Européenne après une victoire de la sortie du Royaume-Uni. Tandis que nous pleurons (oui, même la France) l’éloignement de cette fabuleuse gastronomie (les fish and chips, les puddings…), l’Outre-Manche tente de deviner son futur.

Tout commence chez les agriculteurs britanniques, dont 60% souhaitaient une sortie de l’Union. En cause: des régulations européennes jugées trop restrictives ou compliquées (par exemple la future interdiction du glyphosate, le pesticide le plus populaire ou les restrictions sur les OGM). Ces agriculteurs perdent pour le coup une main-d’oeuvre bon marché venue d’autres pays européens ainsi que de précieuses aides et subsides. Ces pertes auront un impact direct sur la production et le prix des matières premières au Royaume-Uni. Rappelons que ce secteur pèse 11 milliards de £ par an et représente donc la plus grosse industrie sur place. Mais ces mêmes agriculteurs semblent aussi se réjouir du départ des étrangers de leurs villages, comme en témoignent de nombreuses agressions xénophobes au lendemain du vote.

La question des travailleurs étrangers se pose également pour un second maillon : la restauration. Comme dans de nombreux pays, les immigrés constituent une main-d’oeuvre importante et bon-marché pour de nombreux restaurants et cafés. 28% des travailleurs du secteur sont nés à l’étranger, dont la moitié au sein de l’Union Européenne. Les résultats deviennent faciles à prédire : une hausse des salaires et donc des prix de la restauration, avec de possibles fermetures par manque de clientèle (dont de nombreux touristes). Paradoxalement, certains restaurateurs protestaient contre l’Union Européenne par rapport aux lois sur l’immigration recherchée pour leurs établissements (notamment des Indiens et Bangladais).

Heureusement, la volonté affichée de l’Ecosse de rester dans notre barque permettra de savourer le haggis ou des barres de Mars frites. Chouette ? Il faudra attendre la fin des négociations (qui devraient durer au minimum deux ans) pour le savoir concrètement.