Qu’allons-nous manger en 2015 ?

15 janvier 2015

Alors, que risquons-nous de manger en 2015? Goûts, aliments, ingrédients, plats, pâtisseries de l’année… Les Anglo-saxons ont notamment pas mal d’idées sur la question.

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La «kalette» et autres crucifères
Non, ne riez pas. Selon NPR, l’enfant de deux végétaux modeux, le chou de Bruxelles et le kale, le bien nommé «BrusselKale» ou désormais «kalette», va connaître des heures de gloire en 2015.
Pour Geek & Food, d’autres hybrides pourraient bien arriver chez nous, comme la mûroise (mûre et framboise) ou la plumcot (prune et abricot).
Sinon, on va sans doute continuer à manger des crucifères à toutes les sauces, chou-fleur (star en devenir) et autres choux de Bruxelles bien rôtis au four. Time Magazine parle aussi des petits pois comme des légumes de 2015, entre autres grâce à leur forte teneur en protéines.

La morue
Pour la revue américaine Bon appetit, la morue –qui est la même chose que le cabillaud, mais on emploie plus le terme morue quand le poisson est séché et salé– pourrait bien être «la prise de l’année». Car une fois réhydratée, pas mal de chefs aiment «sa saveur subtile» et «sa texture légèrement caoutchouteuse», sur des pizzas, dans des sandwichs, ou encore dans des raviolis, sans oublier la brandade.
Gros bémol quand même: ce délicieux poisson est menacé par la surpêche et la morue d’Atlantique est sur la «liste rouge» de Greenpeace des produits de la mer à éviter (mais ici il y a plein d’autres d’espèces recommandées).

L’amertume partout
Pour NPR encore, 2015 est «l’année où l’on va devenir amer», avec de l’amertume dans les légumes, la bière, la salade, le chocolat… The Independent approuve, et évoque des ingrédients comme la réglisse, le pamplemousse, ou la chicorée… Une saveur à laquelle nous sommes pour le moment moins habitués que nos voisins transalpins, comme le souligne Le Monde.fr dans un article sur les salades amères de l’hiver: «Agrumes, café, Fernet, artichauts, huile d’olive verte et bien sûr salades amères: l’Italie cultive une passion pour les déclinaisons amarescentes.»

La crème de pamplemousse et le Vermouth
On va nous abreuver de liqueur de pamplemousse dans les cocktails, prédit Bon appetit, pour «sa saveur légèrement sucrée, immensément aromatique et très rafraîchissante». Tentez par exemple le Mae Rose ou le… rosé pamplemousse maison (et pourquoi pas une panna cotta à la liqueur de pamplemousse ou un autre dessert dans ce genre-là). The Independent parle aussi du retour en flèche du Vermouth, l’alcool un peu old school qui brusquement remonte en flèche, comme le Campari dernièrement. Et peut-être même le Calvados en ce moment… Du côté des boissons non alcoolisées, n’oubliez pas de commencer l’hiver 2015 avec un bon bouillon!

Le gruau, retour aux basiques
Le gruau, bouillie de céréales avec du lait ou de l’eau, pourrait devenir un petit déjeuner très répandu. Le Guardian se moque gentiment de cet engouement:
«(…) C’est la parfaite nourriture à la mode. Qu’est-ce qui peut être plus authentique qu’un plat popularisé en premier par le décharné et débraillé Oliver Twist en 1838? Et, en cette époque de bonne conscience nutritionnelle, le gruau est bon en tout. Il a tous les glucides et l’eau dont vous avez besoin pour survivre un autre jour.»
Les plus foufous ajouteront, selon les suggestions du Guardian, du pollen d’abeille, des graines de chanvre, du maca (une plante des Andes), du beurre de noix de coco, des germes de lentilles ou du fromage végétal aux noix… De manière plus accessible, un simple gruau avec de l’avoine, c’est un bon vieux porridge, et ça peut être très bon.

Le bing bread, petit pain chinois
Pour Bon appétit, on va manger pas mal de Bing bread, un pain plat chinois, sans levain, avec ou sans farce (salée ou sucrée). Autres petits pains chinois qui montent, les bao ou baozi, moelleux et cuits à la vapeur: la chef Adeline Grattard en propose désormais toute une série, et Siseng, un restaurant proposant notamment des «bao burgers», vient juste d’ouvrir à Paris…

Le kolache, brioche voyageuse
Encore un tuyau de Bon appetit: le kolache, pâtisserie d’origine tchèque ayant émigré aux Etats-Unis et adorée par les Texans, va se multiplier dans les boulangeries.
C’est une petite brioche fourrée avec des bonnes choses, souvent des fruits (regardez comme ça a l’air bon). On ne trouve pas (encore?) de boutique «mono-produit» avec des kolaches à toutes les sauces… Mais vous trouverez en tous cas des recettes ici ou ici.

Les fruits du baobab
Selon The Independant, «en 2015, le baobab semble prêt à évincer les graines de chia au rayon des super-aliments que vous ne pourrez pas éviter».
Plein d’antioxydants, de vitamine C et de potassium, le fruit du baobab est cultivé dans 32 pays d’Afrique. Aduna, qui commercialise les produits de petits producteurs, a tenté de lui faire gagner de la popularité avec la campagne «Make baobab famous». La pulpe se mange fraîche ou séchée et réduite en poudre, et on risque de la rencontrer dans des jus au baobab.

Le retour de la langue de bœuf
Ce serait un peu comme les calamars et le ris de veau: on a éventuellement eu quelques réticences avant de se lancer et d’aimer beaucoup plus que prévu. C’est ce qui va arriver à la langue de bœuf, selon Bon appetit. «Peut-être l’avez-vous déjà rencontrée dans une tortilla, ou grillée, finement tranchée, et servie avec du raifort fraîchement râpé», se demande la revue américaine. Evidemment, vu comme ça, ça donne plus envie…

L’eau de bouleau
L’eau de noix de coco cartonne toujours. D’autres eaux vitaminées aussi, comme l’eau d’érable, d’aloe vera et de cactus. Mais selon The Independent, c’est l’eau de bouleau qui va devenir «notre prochaine obsession», déjà vendue comme un «aliment santé» en Asie, en Scandinavie et en Europe de l’Est.

Encore et toujours les insectes
En 2013 et 2014, on s’est rendu compte de la potentielle utilité de la chose pour nourrir le monde. Cette année, ça se précise, ça devient de moins en moins insolite, avec restaurants audacieux et créations de start-ups insectivores. Suzy Badaracco, présidente du cabinet de tendances alimentaires Culinary Tides, explique au Time que cela correspond à trois tendances de fond: l’intérêt croissant pour la recherche de nourriture (au lieu de l’achat), le mouvement «invasivore» (consistant en gros à manger les espèces envahissantes au lieu de les tuer gratuitement…), et, plus ancien, le désir de plus de bonnes protéines.

Du coup, il faudrait se préparer à les voir arriver en masse, sous forme transformée pour nos âmes sensibles, dans des farines ou des barres protéinées par exemple. En 2015, vous fabriquerez peut-être, mine de rien, un très bon fondant au chocolat à la farine de criquet.

(Source Slate.fr)