Le millésime Bordeaux 2013 décrié avant d’être goûté

3 avril 2014

Le millésime 2013 des vins de Bordeaux, marqué par une météo capricieuse et des volumes en baisse, est soumis cette semaine à l’appréciation des professionnels du monde entier, qui testent sa qualité avant que les propriétés ne fixent leurs prix de vente.
Depuis les millésimes dits « exceptionnels » de 2009 et 2010, le vignoble bordelais s’apprête à commercialiser une troisième récolte consécutive qualifiée « d’hétérogène ». Car les conditions climatiques de 2013, avec une floraison contrariée et des vendanges au milieu d’un automne pluvieux, semblent inscrire ce millésime dans la lignée de ses prédécesseurs en 2011 et 2012, de qualité disparate et à boire jeune.

« 2013 est vraiment dans l’esprit bordelais, équilibré et bien fait ce qui est l’apanage des vins des Bordeaux. Mais ce n’est pas un 2009 ou 2010, c’est clair », relève Patrick Bernard, président fondateur de l’enseigne de négoce Millésima, un des leaders de la vente aux particuliers.

Jusqu’à jeudi, 6.000 professionnels du monde entier sont invités pour la dégustation en primeur dans une trentaine de lieux dispersés sur tout le vignoble bordelais. Ils dégusteront les quelque 200 crus les plus prestigieux et ceux des différentes appellations du Bordelais et, en fonction de leurs notes d’appréciation, ils passeront leurs commandes.

L’intérêt des primeurs, système unique au monde, est pour un propriétaire d’enrichir sa trésorerie en vendant un vin qui ne sera à la disposition du client que deux ans plus tard. Pour le client final, ce système lui permet d’acheter aujourd’hui des vins à des prix plus faibles que ceux qui seront pratiqués lors de la mise sur le marché en 2015.

La demande de Bordeaux est en baisse sur le marché asiatique, notamment en Chine (-18% en 2013), jusqu’à présent une locomotive pour les exportations de vin français.