Un restaurateur espagnol attaque TripAdvisor et réclame plus de 600 000 euros

8 juin 2019

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La société Recaba Inversiones Turísticas, propriétaire de deux restaurants à Valencia, a réclamé plus de 660 000 euros de dommages moraux au portail de voyage TripAdvisor pour avoir inclus leurs établissements sans autorisation sur leur site commercial et d’autoriser la diffusion d’opinions «diffamatoires» sans contrôle.

Le procès soutient également que la plate-forme n’a pas supprimé les profils des établissements malgré leurs demandes et a maintenu en ligne des opinions d’utilisateurs dans lesquelles l’un des exploitants de l’entreprise a été accusé d’escroquerie de la sécurité sociale, de faire travailler des personnes sans autorisation légale et de servir de la nourriture « toxique ».

L’affaire a été portée devant le tribunal de commerce de Barcelone dans le cadre d’une procédure engagée par la société propriétaire des restaurants contre TripAdvisor en raison d’une concurrence déloyale et d’un comportement «contraire à la bonne foi».

Antonio Calero, le restaurateur n’y va pas avec le dos de la cuillère : « La boucle est bouclée pour TripAdvisor qui fonctionne d’une manière très similaire à la mafia. Ils vous visitent d’abord pour vous menacer et ensuite vous offrent une protection. Une fois que vous acceptez de vous inscrire et de payer des commissions, vous vous apercevez que le nombre de mauvaises critiques de la part des clients diminuent. » a-t-il déclaré à El Mundo.

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Au cours de l’audience, le vice-président de Tripadvisor, Bradford Young, a expliqué que les propriétaires et les internautes créent eux-mêmes les profils, et que la plateforme examine la demande de création de compte en fonction de directives établies par la loi.

En ce qui concerne le contrôle des commentaires des voyageurs, Bradford Young a expliqué que TripAdvisor dispose d’un système garantissant des opinions « fiables », qui combine un algorithme qui capture des centaines de critères et une équipe de collaborateurs pour rechercher les commentaires non conformes aux directives.

En plus de ces contrôles, la plateforme a le pouvoir de signaler et de supprimer des commentaires et avis, et donne la possibilité aux propriétaires des établissements de répondre aux avis gratuitement. TripAdvisor rappelle aussi que si le restaurateur n’use pas de son droit de réponse, c’est en fait comme laisser la main à l’auteur du commentaire. L’exploitant doit avoir toujours le dernier mot.

7 millards de dollars de chiffre d’affaire annuel et 450 millions d’usagers mensuels

Lorsque l’accusation a demandé pourquoi malgré les paramètres d’approbation des commentaires il savait qu’il y avait « des calomnies et des accusations de délits qui étaient diffusés », Bradford Young a répondu qu’il lui semblait important que les internautes sachent aussi si les exploitants commettent des infractions.

« Il existe des centaines d’opinions relatives à des délits que les propriétaires souhaiteraient voir retirer, nous les supprimons seulement lorsqu’il qu’il ne s’agit pas d’un avis de première main. » a-t-il déclaré.

Enfin, il a fait valoir que TripAdvisor défend le droit des utilisateurs de partager leurs expériences et de pouvoir rechercher des informations sur leurs destinations: « Si nous les retirons, nous ferons taire toute forme d’expression. »

Sources : Food&Sens et El Mundo