L’Afsca menace l’authentique tarte au riz

8 juin 2016

L’agence pour la sécurité de la chaîne alimentaire critique la présence de lait cru dans la spécialité verviétoise, ainsi que sa conservation à température ambiante.

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La « vraie » tarte au riz de Verviers : une question de (vrai) goût

Après le fromage de Herve, c’est un autre patrimoine de la gastronomie wallonne que l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire pourrait mettre en péril. La tarte au riz, chère aux Verviétois, ne semble guère plaire aux inspecteurs de l’hygiène et ce, pour deux raisons. D’abord, la spécialité est fabriquée à base de lait de vache cru, donc non pasteurisé et susceptible de poser des soucis bactériens. Ensuite, pour respecter son goût et son onctuosité, elle n’est pas rangée dans des frigos après production mais conservée à température ambiante par les boulangers respectueux de la tradition, contrairement à ce qui se pratique dans la grande distribution et dans la boulangerie industrielle. Or, un produit frais à base de lait nécessite en principe un passage par le réfrigérateur pour éviter la multiplication bactérienne.

Vers des sanctions ?

Dans ce débat de l’hygiène contre la tradition, l’Afsca, qui effectue en ce moment des contrôles poussés d’échantillon en laboratoire, pourrait trancher en prenant des mesures contre les boulangers qui ne se soumettraient pas aux normes sanitaires en vigueur dans l’ensemble du secteur alimentaire.

Le ministre wallon à la rescousse

Dans un communiqué émanent de son cabinet, René Collin, ministre wallon de l’Agriculture, lui,« s’étonne, d’une remise en cause par l’AFSCA de la méthode de préparation traditionnelle d’une fierté régionale, la tarte au riz. Il souligne que le recours au lait cru, produit et conditionné dans le respect des règles sanitaires n’est, en soi, pas plus dangereux que le lait pasteurisé. Le Ministre rappelle l’obligation de traçabilité des produits utilisés mais il entend défendre vigoureusement le savoir-faire et la recherche de la qualité constante qui sont la priorité de nos éleveurs et artisans. »

Une pétition est ouverte, c’est ici.

Source LeSoir.be