À Berlin, des frigos en libre service pour lutter contre le gaspillage

29 novembre 2014

Une association berlinoise récolte les invendus des magasins et les entrepose dans des frigos en libre-service. Le gaspillage alimentaire reste un fléau de notre société occidentale.

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Dix millions de tonnes. C’est la masse que représente en France le gaspillage alimentaire, particuliers et distributeurs compris. Outre-Rhin, pour lutter à sa manière contre ce gigantesque gâchis, l’association Lebensmittelretter (“les sauveurs de nourriture”), a mis en place un réseau de frigos urbains à Berlin afin de récupérer des aliments et de les proposer en accès libre. On les retrouve auprès de magasins soutenant l’initiative ou bien sur la voie publique, en libre service, 24/7, tout simplement.

Comment ça marche ? Grâce au volontariat : 1 700 bénévoles berlinois de l’association parcourent les magasins à la recherche des denrées qui ne peuvent plus être vendues mais sont toujours consommables. Depuis 2012, on estime qu’ils ont pu sauver des tonnes de nourriture du gaspillage en les rangeant dans ces frigos populaires, pour offrir quelques ressources alimentaires à destination des plus pauvres.

“On ne sait jamais ce qu’on y trouvera”
Selon Lisa Fialik, bénévole interviewée par le Tagesspiegel, cette initiative séduit de nombreux citoyens, et même au-delà : “Les appareils sont remplis jusqu’à trois fois par jour par des Berlinois de tous âges, et même par des touristes.” Le quotidien allemand présentait l’initiative citoyenne fin octobre :

On peut y déposer les aliments, mais aussi bien sûr les prendre. C’est donc une sorte de supermarché ouvert 24 heures sur 24 qui offre un effet de surprise : on ne sait jamais ce qu’on y trouvera.
L’association Lebensmittelretter, forte de 1 700 bénévoles dévoués dans la capitale, s’enorgueillit aussi de 8 000 bénévoles à travers toute l’Allemagne. Mais ils peuvent aussi compter sur plus d’un millier de supermarchés partenaires dans tout le pays.

Empêcher le gaspillage, c’est économiser
Une chaîne de magasins bio, Bio Company, est la première à avoir soutenu l’initiative. Comme rapporté par Slate, son directeur rappelle qu’en plus de la catastrophe du gaspillage, économiser les invendus pour les offrir à cette association peut aussi être source de revenus :

Cela a nécessité un peu de travail pour convaincre en interne, mais presque toutes les filiales de Bio Company à Berlin, Potsdam et Hambourg y participent désormais. Presque plus rien ne va désormais à la poubelle. Le fait que nous ayons besoin de beaucoup moins de place pour les containers et qu’en plus nous ayons moins de coûts est un effet secondaire bienvenu.
Pour aller plus loin, le New York Times a consacré un reportage à ces frigos du cœur dans son édition numérique. Il est à lire (en anglais) ici.