L’avenir culinaire appartient à la viande végétale et aux insectes

21 octobre 2014

Algues, fromages à griller, burger végétal, filets de poisson sans poisson… Les industriels trouvent de nouvelles alternatives à la viande, trop coûteuse.

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La mode est au « flexitarisme », c’est-à-dire consommer de la viande moins souvent et des aliments plus durables le reste du temps. Burger végétal, brochette de fromage à griller ou farine d’algues, les industriels cherchent les alternatives. Rien qu’en France, les achats de viande ont reculé de 7% entre 1998 et 2012. Car produire de la viande coûte cher, et cher à l’environnement (rejets de méthane, épuisement des ressources d’eau douce avec les nitrates, déforestation), rappelle Lucie Lecestre, du cabinet de conseil en stratégies de nutrition Nutrikéo.

Les insectes, avenir de l’alimentation
Surtout, d’ici à 2050, la population va augmenter d’un tiers. Pour offrir des protéines à tout le monde, il va falloir produire plus avec moins (d’énergie, d’eau…) et rationaliser l’usage des terres agricoles disponibles, sachant que pour produire un kilo de boeuf, il faut 10 kilos de céréales.

Pour certains, à commencer par l’ONU, l’entomophagie -ou la consommation d’insectes- est LA solution. Mais pour Xavier Terlet, président du cabinet XTC World Innovation, « l’alimentation est trop culturelle pour que les Européens par exemple fassent ce pas ». Et les insectes ont plus de chance de se retrouver dans l’alimentation pour le bétail, sous forme de farine animale. En revanche, l’expert croit dur comme fer « aux substituts de viande qui ont aujourd’hui beaucoup progressé en termes de qualités organoleptiques ».

De nouveaux fromages
Au Sial, Salon international de l’alimentation (à Paris du 19 au 23 octobre), Salakis, marque du géant laitier français Lactalis, présente sa toute nouvelle gamme de brochettes de fromage à griller au lait de brebis. Inspiré du fromage traditionnel chypriote halloumi, l’innovation repose bien sur « l’idée de proposer des brochettes de fromage, plutôt que de viande » à moins de trois euros, explique Isabelle Trotouin. Certes les protéines de lait restent des protéines animales mais, selon une évaluation de l’Institut de l’élevage datant de 2009, l’empreinte carbone du lait varie « entre 0,65 et 1,05kg de CO2/kg de lait » contre « 6,4 à 9,7kg de CO2/kg » pour la « viande vive ». « La prise en compte du stockage de carbone sous prairies, représente un atout considérable pour les filières herbivores », poursuit l’Institut.

Le breton Triballat Noyal travaille d’ailleurs lui aussi sur les protéines de lait: il vient de lancer des steaks de fromage comté/sarrasin ou légumes du soleil/chèvre. Et le groupe, propriétaire de la gamme Sojasun, a troqué les steaks austères pour végétariens pour des burgers végétaux à cuisson rapide au micro-ondes ou des steaks de soja stérilisés qui se conservent six mois. « L’objectif est clairement de conquérir le grand export. On a peut-être une piste avec Carrefour en Chine », raconte Anthony Fuselier, commercial.

Roquette, PME française ultra-innovante, a elle développé une farine d’algue protéique ainsi qu’une sorte de complément alimentaire riche en protéines, vitamines, minéraux et antioxydants, à base d’algues vertes (chlorella). Ces ingrédients permettent « d’améliorer le moelleux et le profil nutritionnel de la brioche, d’apporter des propriétés détoxifiantes à un smoothie ou d’enrichir une soupe avec une nouvelle combinaison de protéines végétales », explique l’entreprise.

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Source Lexpress.fr