Du vin de table au lieu de chianti : arnaque aux grands crus en Italie

10 juin 2014

Cette fraude représente un coup dur pour l’industrie vinicole italienne, un des fleurons de l’économie du pays. Cette fraude représente un coup dur pour l’industrie vinicole italienne, un des fleurons de l’économie du pays.

Un verre de brunello di Montalcino, version « low-cost ». Voilà ce que pourront siroter les policiers italiens pour célébrer l’aboutissement de leur enquête sur une vaste escroquerie viticole, qui a conduit à la saisie de plus de 30 000 bouteilles de grands crus contrefaits.
Selon la presse italienne, qui se fait l’écho vendredi 30 mai de cette opération, l’enquête a été lancée suite aux plaintes répétées de consommateurs ayant relevé la piètre qualité de vins pourtant reconnus comme étant de grande valeur. Le parquet de Sienne (Toscane) a ensuite décidé de l’ouverture d’investigations en mars.

VIN DE TABLE À UN EURO

L’unité spécialisée chargée de conduire cette enquête a découvert une arnaque de grande envergure : du vin de table d’une valeur d’un euro, acheté en grande quantité, était réembouteillé sous l’étiquette de prestigieux vins toscans tels le brunello di Montalcino, le sagrantino di Montefalco, ou encore le chianti. Vendues une trentaine d’euros l’unité et fortes d’emballages fidèlement reproduits – quitte à inventer le nom de faux producteurs – ces bouteilles de contrefaçon étaient revendues dans le pays, mais aussi dans des supermarchés à l’étranger et sur des sites internet de vente de vin.

Cette fraude représente un coup dur pour l’industrie vinicole italienne, un des fleurons de l’économie du pays. En 2013, l’Italie a en effet vu ses exportations augmenter de 10 % comparativement à l’année précédente selon la Coldiretti, une des plus grandes fédérations de cultivateurs et producteurs en Italie. Selon la Repubblica, les dommages, bien que difficilement estimables, se calculent en « centaines de milliers d’euros ».

Sur ces cinq dernières années, les statistiques de la grande fédération d’agriculteurs font état d’une augmentations des fraudes de 102 % en Italie. Pour la seule année 2013, les forces de l’ordre italiennes ont saisi pour 31 millions d’euros de bouteilles de contrefaçon.

Source Le Monde.fr