La «gastrodiplomatie» ou l’étude des relations internationales par l’assiette

27 mars 2014

Une nouvelle façon d’étudier la géopolitique fait son entrée à l’American University de Washington: la «gastrodiplomatie», qui envisage la gastronomie comme un outil favorisant la compréhension culturelle d’un pays.

C’est une discipline toute nouvelle qui vient de faire son entrée à l’American University de Washington: la «gastrodiplomatie». L’idée? Étudier les relations internationales par le prisme culinaire. L’enseignante à l’origine de ce nouvel objet d’étude, Johanna Mendelson Forman, politologue spécialiste des conflits internationaux, entend ainsi montrer que «la nourriture est un outil pour favoriser la compréhension culturelle entre les pays».

Les 19 places disponibles ont été prises d’assaut par les étudiants, qui sont également nombreux à s’être inscrits sur liste d’attente. Au menu de cette première session: l’étude de conflits antérieurs au 11 septembre 2001 tels que la guerre du Vietnam, celle d’Afghanistan ou encore la guerre civile éthiopienne. De la théorie, mais aussi une réelle immersion sur le terrain. Des dégustations de spécialités sont ainsi organisées au sein de restaurants de cuisine du monde. Un récent déjeuner dans un petit établissement éthiopien a ainsi permis aux étudiants d’en savoir plus sur l’influence de la cuisine italienne sur la gastronomie éthiopienne, vestige de la colonisation des années 1930.

«L’idée est que les étudiants apprennent des cuisiniers, des propriétaires de restaurants», explique l’enseignante. Ceux-ci doivent notamment leur expliquer «en quoi leur cuisine peut être un outil de communication», a expliqué Johanna Mendelson Forman à NPR .

Le «club des Chefs des Chefs», l’association très privée des cuisiniers de chef d’Etat
Si la gastrodiplomatie est une nouvelle discipline académique, son usage dans le domaine des relations internationales remonte lui aux Romains, qui avaient l’habitude de faire la paix avec leurs ennemis autour d’un bon repas. Comment expliquer, alors, que ce cours soit une grande première dans une école de relation internationale? Les gens ont tendance à voir la cuisine comme un sujet «trivial et frivole» et la nourriture comme simplement «quelque chose que l’on ingère pour rester vivant», souligne Sam Chapple-Sokal, lui aussi chercheur en diplomatie culinaire. Un avis que l’on pourrait croire partagé par Guillaume Gomez, chef des cuisines de l’Élysée ,qui avait commencé son intervention à Sciences Po en lançant: «Il y a 20 ans, vous n’auriez jamais invité un cuisinier à Sciences Po pour donner une conférence!»

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