Europol saisit des tonnes d’aliments contrefaits ou périmés

18 février 2014

Source LExpress.fr

Faux miel, huile d’olive frelatée, fruits de mer louches… Quand Europol (police criminelle de l’Union européenne) fait son marché, l’appétit ne suit pas. Pour la troisième année, une opération d’envergure conduite dans 33 pays a permis la saisie de milliers d’aliments et boissons contrefaits ou périmés. Selon le bilan publié vendredi, plus de 1 200 tonnes de produits faux ou de mauvaise qualité ainsi que 430.000 litres de boissons frelatées ont été saisies au cours de l’opération « Opson 3 » (« nourriture », en grec), menée en Europe et jusque dans les Amériques du Nord et du Sud entre décembre et janvier.

Parmi les aliments saisis, on retrouve plus de 131.000 litres d’huile d’olive et de vinaigre -de quoi remplir plus de 485 baignoires-, 80.000 biscuits et chocolats, 20 tonnes d’épices et condiments, et 45 tonnes de produits laitiers. En Italie, la police a démantelé un réseau de faux champagne, emportant près de 60.000 bouteilles. En France, des amateurs d’escargots qui avaient illégalement ramassé 4,5 tonnes de gastéropodes ont été arrêtés, puis du faux caviar et des fausses brisures de truffes (mélangées à des algues) ont été saisis.

Des vins de Bourgogne contrefaits
Les affaires, souvent de dimensions internationales, se révèlent « nombreuses cette année et préoccupantes », juge l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP). Selon le colonel Bruno Manin, « les services spécialisés retombent peu ou prou sur les mêmes produits d’une année sur l’autre: huile d’olive, miel, vins, poissons et produits de la mer (685 tonnes saisies). Cette année, on a travaillé sur des vins de Bourgogne contrefaits en Italie, très chers sur le marché -de 5 000 à 10 000 euros la bouteille- écoulés principalement en Russie et en Chine. »

Comment se fabriquent ces contrefaçons? Le vin n’aurait pas berné un connaisseur mais faisait illusion avec son habillage réussi auprès de palais moins éduqués. Pour le miel, les producteurs font venir du miel à bas prix, de Chine par exemple, et le mélange avec le leur. Le colonel Manin se souvient d’un « miel » importé de Turquie qui en contenait moins de 3%: le reste était du sucre… Sur l’huile d’olive, les tromperies, fréquentes en Italie, portent sur l’appelation: on vend pour une AOC Toscane un mélange moins couteux d’huiles des Pouilles. « Ce n’est pas nocif, mais on trompe le consommateur en lui vendant un produit pour ce qu’il n’est pas », reprend Bruno Manin.

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