Criée du Guilvinec : il est pas frais mon poisson ?

5 juin 2013

Par Atabula.

C’est l’envers du décor, entre le bateau et l’étal. Là où se négocie le prix du poisson. Au Guilvinec, premier port français de pêche artisanale, la criée est un lieu où l’on boursicote entre professionnels plusieurs tonnes de produits qui partent approvisionner les quatre coins du pays. Il y a des règles. Et des contraintes.

Les pêcheurs ne sont plus légion, les mareyeurs sont moins nombreux, et le crieur ne hurle plus. Pourtant, les tonnes de poissons continuent de se déverser sur les quais du Guilvinec (Finistère), premier port français de pêche artisanale. Dès 5h45, du lundi au vendredi, la criée est lancée. Les premiers échanges se font rapidement. A l’un le lot de merlans, à l’autre les raies et les lottes. Si certains professionnels restent devant les caisses armés de leur boitier électronique, d’autres scrutent en direct l’évolution des cours derrière un écran d’ordinateur. Tel est le cas du mareyeur Laurent Daniel : « Un simple clic et j’achète le lot en fonction des commandes préalablement reçues ou de ce que je pense pouvoir vendre à mes clients habituels. Dans mon travail, il faut savoir réagir vite et avoir du flair pour sentir la bonne affaire. » Le système mis en place est similaire à ce qu’il se passe sur les marchés boursiers traditionnels. Le cours monte ou descend en fonction de la demande ; il faut savoir saisir le lot au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard. « Le crieur est libre de fixer le cours de chaque poisson, en fonction généralement du dernier cours de la veille. Mais cela peut également dépendre du volume de la marchandise et bien évidemment du lieu de la criée. Car au même instant, les tarifs ne seront pas identiques à Loctudy, à Bénodet ou à Saint-Guénolé. Un casse-tête pour les mareyeurs qui doivent jongler derrière leur écran pour ne rien rater. Et, au Guilvinec, tout le monde remet cela à 16h avec la seconde criée. Un petit Wall Street version maritime où le produit est tout sauf virtuel.

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