L'Idiot du Village ? Ne vous fiez pas à son nom…

13 janvier 2012

L’Idiot du Village, c’est une rencontre – tout sauf stupide – entre deux personnalités complémentaires. A droite, Olivier Le Bret, extraverti qui ambiance la salle avec panache. A gauche, Alain Gascoin, introverti touchant dont la cuisine vibrante poétise l’assiette. Cette appréhension mutuelle ne pouvait se faire que dans le cadre d’un lieu atypique et patiné. Une sorte de boudoir vintage au milieu duquel la chaleur de la brique nue damne une fois pour toutes le pion du froid design et des adresses qui se donnent en spectacle.
Cet espace entre ombre et lumière est l’écrin parfait aux harmonies complexes et épicées d’un chef maudit – au sens où Verlaine, Rimbaud étaient des artistes « maudits » c’est-à-dire véritablement compris que par les happy few éclairés. Alain Gascoin n’entretient pas des relations cordiales et entendues avec la gastronomie. Pour lui, elle est émotion, tension, un « temple où de vivants piliers ». Du coup, il officie en mode sacré, veillant avec une attention extrême au croustillant d’une lamelle de lard, au craquelé d’un poulet rôti, au croquant d’un légume. Tout cela évoque bien sûr un maître de la cuisine contemporaine : Alain Passard. Impossible de ne pas y penser lorsque l’on s’assied à la table de l’Idiot. Découvrez l’Idiot ici