Vivre et revivre les belles histoires.

Flémalle, le bord de Meuse, près du quai, une maison discrète à la façade claire, en pierres du pays. Un mur effacé, laissant à peine deviner ce qu’il dissimule. Une fois la porte de bois poussée, l’antre se dévoile dans un raffinement harmonieux : du bois clair, de la pierre bien sûr, des tissus doux… et, à gauche, la cuisine, béante, tellement, tellement ouverte sur la salle à manger.

Autrefois table d’hôtes pour privilégiés, Florence a su faire évoluer son talent en transformant ce lieu en véritable restaurant, repère des gourmets éclairés. Et quel parcours ! Robuchon en version trois étoiles ou en mode Atelier à Las Vegas, La Cadière-d’Azur, et surtout – profondément – auprès de celui qu’elle considère comme son mentor : Edgard Bovier au Lausanne Palace. Autant de maisons étoilées où elle a appris et grandi, des gestes les plus humbles aux postes majeurs. Revenue sur ses terres mosanes natales, elle a installé son fourneau dans l’ancien cabinet médical de son aïeul. Là où son grand-père soignait les corps, elle veille désormais sur les âmes avec sa belle cuisine.

Chez Flo, on entre dans une Maison. On s’abandonne à une cuisine d’une pureté évidente, aux présentations épurées, à une simplicité lisible qui révèle pourtant des contrastes, qui magnifie le produit et qui exprime une sincérité absolue.

La complice de Florence, c’est Pauline. Bien plus qu’un bras droit, elle est son alter ego. On perçoit leur connivence dans la valse du service : les regards échangés, les allées et venues, la fluidité du mouvement… Tout concourt à l’ultime plaisir du client.

Toutes les saisons sont belles chez Flo. Les menus se déclinent en deux, trois ou quatre temps, au gré des envies. À chaque visite, une nouvelle envolée gourmande, soutenue par des jus fins et profonds, des plats qui transcendent leur intitulé, des instants suspendus où les regards complices remplacent les mots et où les sens s’éveillent.

Cette semaine-là, il y avait un Carpaccio de thon rouge, coulis andalou, basilic ; un Ravioli de courgettes, parmesan et pignons de pin ; du Rouget rôti en croûte de pain et une soupe de poisson ; un Suprême de pintade au thym, haricots blancs et la fameuse Purée à la Robuchon et pour finir, des Pêches, des framboises et du Yaourt grec.

Chez Flo, il y a aussi la belle tradition du 'Plat du Jour' : une parenthèse hors menu, une autre façon d’explorer la gourmandise. Cette semaine, une Salade de tomate, burrata et avocat, un Tartare de boeuf coupé au couteau, frites et salade, comme il se doit ; et un Colonel en point final.

Il est des histoires à vivre et revivre. Et c’est si bon.

LD