Vus de France, les chefs wallons et la Génération W

3 juillet 2013

Via Atabula.fr

Génération W : ces chefs de l’autre Belgique

Face à la Flandre qui sait se mettre en valeur sur tous les terrains, la Wallonie fait figure de parent pauvre de la Belgique. À l’étranger, la Wallonie ressemble plus à une terra incognita qu’à un lieu de destination. Cela pourrait bien changer grâce à la volonté du chef Sang Hoon Degeimbre qui a pris la tête d’un collectif regroupant une dizaine de ses confrères wallons. Lancé officiellement en septembre, le collectif Génération W entend fédérer toutes leurs énergies et projets. Et faire bouger les frontières.

« Si tu manges en Wallonie, tu vas toujours bien t’amuser. » Ça, c’est René Sépul qui le dit. Grand spécialiste de la gastronomie belge et ami des chefs, ce journaliste bruxellois vient justement de sortir un livre consacré aux cuisiniers wallons. Il en a rassemblé vingt-cinq. En parcourant les pages de Mange Wallonie, on comprend mieux ce qui aurait pu un peu vite passer pour un belgicisme : ses chefs portraitisés ont tous la banane ou un verre à la main et expriment une franche convivialité. Institutions, étoilés, brasseries ou simples bistrots gourmands, tous semblent si accueillants qu’on se demande bien pourquoi on n’est pas encore allés manger chez eux.

C’est un peu le constat que fait Sang Hoon Degeimbre. Le chef de l’Air du temps, à Eghezée près de Liège, ne manque pas de reconnaissance, lui. Classé 21e européen sur opininatedaboutdining.com, sollicité à l’étranger, il rencontre régulièrement ses collègues français pour des dîners à quatre mains. Mais il déplore que sa région ne soit pas plus connue. « La Belgique commence à avoir une certaine visibilité à l’étranger. Mais c’est essentiellement la Flandre dont on parle pour la cuisine. Les Wallons eux restent bloqués sur cette image de convivialité, d’humilité. Et ils ont un vrai problème pour communiquer. » D’où l’idée de la jouer collectif, pour faire valoir et les hommes et un territoire méconnu. Génération W (comme Wallonie évidemment) ne s’inscrit pas dans la lignée du mouvement français Génération C. « Rien à voir », précise le chef qui en est l’initiateur. Il a pour objectif de promouvoir, à travers la gastronomie, une région, ses produits, ses producteurs, voire ses artistes et ses artisans qui travaillent au quotidien avec les cuisiniers. Ce que Sang Hoon Degeimbre appelle un « terroir contemporain ». Façon de dépoussiérer le concept de terroir qui n’est plus vendeur. Une charte de principes a été rédigée et neuf chefs ayant « une certaine visibilité » ont rejoint le collectif qui lsera officiellement lancé début septembre. L’objectif étant d’en fédérer vingt-cinq. Se sont également associés au projet Jean-Luc Vigneur, directeur de l’académie de cuisine La Vieusart (lire encadré) et Benoît Cloes, restaurateur de formation, qui a ouvert à Namur « Le Libraire toqué », une librairie rassemblant plus de 5 000 ouvrages sur la gastronomie.

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