Michelin, entre arrogance, failles et évidences

28 avril 2025

Anvers a su illuminer, de la verrière de la Handelsbeurs, la cérémonie du Michelin. Rien de tel que la lumière naturelle pour éclairer les étoiles et mettre en lumière les détails.

Une cérémonie qui ne pouvait débuter autrement que par un hommage poignant et une standing ovation émouvante pour saluer la mémoire de Jonnie Boer, le chef tri-étoilé néerlandais du Librije (Pays-Bas), décédé brutalement le 23 avril dernier à l’âge de 60 ans.

Et donc…

Gwendal Poullennec absent

Les espoirs d’un nouveau trois étoiles se sont évaporés en une fraction de seconde lorsque la séquence enregistrée de Gwendal Poullennec, Directeur Général du Guide Michelin « Monde », est apparue. Sa présence ne se justifie plus « que » par l’ouverture d’un nouveau secteur pour le guide à travers le monde ou par l’attribution d’un nouveau trois étoiles. Son absence sonnait le glas de l’annonce d’un nouveau trois étoiles chez nous.

Le Michelin loquace en premières étoiles…

13 nouvelles premières étoiles, c’est beaucoup ? C’est cinq de plus que l’an dernier.
Et deux de moins qu’en 2023. Rien de trop bouleversant donc. Et pour la sempiternelle rengaine de la répartition (opposition?) flandre-wallonie, elle varie, elle balance. Mais plus en faveur de la Wallonie depuis deux ans. La balance est réelle, et donc l’équilibre existe. Même si la réalité, fût-elle démographique – ou de richesse, reste évidente ; et cela ne date pas d’hier, ni d’avant hier. Statu quo donc.

… et en Bib Gourmands

Une catégorie fort appréciée par les fans du Michelin que sont les Bibs Gourmands, ces adresses au bon rapport qualité-prix. Et là, la Wallonie affiche une écrasante suprématie en regard de nos amis du Nord du Pays. En nombre d’adresses, nous parlons du simple ou double. Culture de cuisine différente, costs différents. Posons la question ?
Aujourd’hui, il existe 23 Bibs Gourmands à Bruxelles, 33 en Flandre et 67 en Wallonie.

Il est évident que le Michelin visite les restaurants, mais pas tant que ça…

Il est clair que le Michelin visite des restaurants, mais pas tant que ça. L’arrêt stupéfiant de la publication du guide papier aurait pu faciliter l’actualisation des mises à jour du guide, c’est loin d’être le cas. Nombre de commentaires datent, et datent, et datent… Et leur circuit devient de plus en plus lisible. Entre régions ciblées et focus sur des adresses très identifiées et à haut potentiel dans certaines régions.
Et à louper le vécu quotidien de ces maisons belles et bonnes, on ne vit pas leur évolution.

Le Michelin n’ose plus retirer d’étoiles

Outre les gros coups de com’… Comme en France, à sanctionner, à dégommer chaque année une grosse institution. Chez nous, la Villa Lorraine s’est vue retirer une deuxième étoile cette année. Le Comme chez Soi a connu les mêmes déboires il y a peu. Qui sera le prochain ?
Á Bruxelles et en Wallonie, les pertes d’étoiles se sont limitées à deux, deux restaurants ayant fermé.

Les absents, pas repris, même pas cités

La liste s’allonge. Et ça devient plus qu’interpellant. Des chefs doués, identitaires, précis, installés… et niés par le guide rouge. Loin de nous l’idée de penser qu’il puisse exister quelque part, au mieux des cadors régionaux mécréants, au pire des baronnies locales qui bloquent et saquent les jeunes pouvant leur faire ombrage.

In fine

Ça commence à redonder, à frustrer, à tourner en rond.
Pour un pneu, ça se tient.

La rédac