Il ne faut pas rouler longtemps vers Achet pour rejoindre cette quiétude. Elle s’inscrit comme un doux préambule à la destination qui mène à la maison de bouche de belle campagne de Grégorio Clavello. Rien n’est ici pareil ; ni les routes, ni les prés, ni les bois. Ce tableau pourrait être un pays, un joli pays. La route pose le temps, invite à la respiration. C’est sur un coin qu’on va se poser.

Dans cette solide maison, le soleil vient taquiner le gris des pierres et le bois du pays, comme pour souligner la noblesse de cette noble auberge. La salle, elle, est épurée et dans les tonalités modernes, comme si l’histoire passait le relais à l’époque. Grégorio Clavello s’y épanouit. Passé par de belles maisons, il aurait pu se la jouer à revisiter un classique, martyriser un chef-d’œuvre ou se perdre en plats faussement ‘signature’. Non, ce qui l’intéresse lui, c’est de faire une cuisine gourmande et empreinte de sincérité. Une cuisine qui donne envie d’y revenir. Lui, sa signature, c’est le magnifique rapport qualité-prix, témoin son menu en trois services à 48€ salué par un bib gourmand au guide rouge. L’homme travaille, fait mijoter, cuisine, avec humilité mais vaillance et volonté.

Au menu du moment, on a trouvé le Vitello tonnato, déclinaison de tomates, huile d'herbes, mousseux mozzarella, crumble parmesan ; le Carpaccio de dorade, haricots, piquillos, yaourt, sorbet concombre, crabe des neige ; le Rouget grondin, polenta croustillante, vierge de homard-salsola, peperonata, 'ndjuja ; le Canard de la Sauvenière, fèves, mousserons, purée au persil, jus corsé au vinaigre de cidre et ananas, nem des cuisses ; la Composition autour des fruits rouges : bavarois, sorbet framboise-hibiscus, pastel de leche ou Composition autour de la figue, mascarpone, égopode, meringue et glace vanille.

Et lorsqu’il est temps de reprendre la route, l’allure se veut toujours douce. Où étions-nous ? On était bien, simplement bien.

LD