Emmanuel Reynaud, propriétaire du Château Rayas, du Château de Fonsalette et du Château des Tours, est décédé le 25 novembre. Figure discrète mais majeure du vignoble de Châteauneuf-du-Pape, il laisse derrière lui une œuvre singulière et des vins reconnus internationalement pour leur personnalité unique.
Un héritage familial repris en 1997
En 1997, à la mort de son oncle Jacques Reynaud, Emmanuel Reynaud reprend la direction des domaines familiaux.
Rayas, acquis en 1880, ainsi que Fonsalette (1935) et Château des Tours (1945), étaient déjà identifiés comme des propriétés atypiques du Rhône méridional. Jacques Reynaud avait contribué à installer Rayas parmi les références de Châteauneuf-du-Pape ; Emmanuel a ensuite consolidé et affirmé cette identité.
Un style de vinification personnel
Avant de succéder à son oncle, Emmanuel Reynaud avait fait ses premières vinifications au Château des Tours, où il avait développé son propre style.
Les parcelles de Rayas, situées dans un environnement boisé et plantées sur des sols sablonneux, ont permis l’élaboration de vins réputés pour leur finesse et leur singularité, essentiellement à base de grenache et de clairette.
Pour Jean-Philippe Sebire, sommelier et copropriétaire du restaurant Vin Ensèn à Caromb,
« c’était un homme pudique, qui élaborait des vins à son image : expressifs, denses, avec une vraie personnalité, loin des effets de mode. »
Une influence reconnue dans le monde du vin
Le sommelier Alexandre Freguin, Meilleur Sommelier UK, souligne le caractère intemporel de ces cuvées : « Il laisse une trace indélébile. Ses vins ont acquis une aura telle qu’ils sont devenus difficiles d’accès, bien qu’ils aient été conçus pour être partagés. »
Le succès international du domaine avait en effet engendré une forte spéculation, rendant certaines cuvées extrêmement rares sur le marché.
Un vigneron respecté
Considéré comme l’un des vignerons les plus singuliers de la vallée du Rhône, Emmanuel Reynaud était respecté pour son approche personnelle, sa constance et sa discrétion. Son décès marque la disparition d’une figure essentielle de l’appellation.
La Rédac
