Les testeurs de restaurants, cette plaie…

7 octobre 2025

Comme des gouttes que feraient déborder, les nases.


Ils ne mangent plus, ils testent.
Elles ne partagent plus, elles testent.
Tester les restos, c’est tester les gens. Tester la vie. C’est ramener à quoi ? Hormis à soi.
Cet agacement perpétuel, ce bourdonnement de jugements, comme une pluie fine et têtue, plus que chiante, qui revient sans cesse, au quotidien, tous les jours, partout, le midi, le soir. Ces agressions lancinantes, cette fatigue du regard qui jauge avant même d’avoir goûté.

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?
Que font-ils ? Pourquoi font-ils ça ?
Pourquoi cette sale manie d’évaluer ce qui devrait simplement être un beau moment de vie ?
Dites-moi…

Loin de moi l’idée de prendre une certaine altitude, aucune hauteur méprisante, j’ai juste près de moi, juste collée, juste l’âme d’un partageur. D’un goûteur au mieux habitué, au réalisme très moyen.

Des restaurants et de leur maîtres, je connais l’une ou l’autre chose.
Je sais que le talent est une grande chose, je sais aussi que la démonstration futile m’épuise. Le partage, lui, m’apaise, m’élève, m’ouvre. J’aime ce qu’on transmet, pas ce qu’on exhibe.
J’aime la sincérité d’un plat servi avec le cœur, pas le concours permanent d’égo et de postures. La démonstration me glace, le partage m’embrase.

Heureusement, l’égo finit toujours par lasser. L’exposition fatigue. Le bruit s’éteint.
Et quand les projecteurs tombent, ne reste que ce qui a été vraiment vécu, vraiment partagé.
Parce qu’au bout du compte, on ne se souvient jamais d’une critique, d’une note, d’un test. On se souvient d’un regard, d’un sourire, d’un silence qui disait tout. On se souvient de la chaleur d’une table, de la lumière d’un plat, de amis, de la main qui sert et du cœur qui donne.

Le partage, lui, ne baissera jamais le rideau. Jamais.

LD