Le chef Yves Mattagne et la famille Litvine ont annoncé, d’un commun accord, la fin de leur collaboration au sein du restaurant étoilé La Villa Lorraine. Qui va reprendre le fourneau de la mythique maison bruxelloise ?

Fondée en 1953, La Villa Lorraine reste une adresse historique de la gastronomie bruxelloise : elle fut le premier restaurant hors de France à décrocher trois étoiles Michelin. Depuis la réouverture en juin 2021, Yves Mattagne en dirigeait les cuisines. L’aventure prendra fin après quatre années de collaboration. La direction remercie le chef et lui souhaite « le meilleur pour la suite de sa carrière ».
En avril dernier, La Villa Lorraine avait perdu l’une de ses deux étoiles.

Selon le communiqué, la maison remercie le chef et lui souhaite « le meilleur pour la suite de sa carrière ». La Litvine Society prépare désormais un « repositionnement de son identité culinaire« . Sous l’impulsion de Tatiana et Vladimir Litvine, représentants de la nouvelle génération, l’établissement entend évoluer vers un autre concept. La nouvelle orientation gastronomique sera dévoilée « dans les prochaines semaines ».
L’établissement affirme vouloir ouvrir « un nouveau chapitre » et réaffirme son ambition : « offrir à Bruxelles une maison gastronomique plus ouverte, plus inspirante et tournée vers l’avenir« .

Yves Mattagne vogue vers Anvers

Les rumeurs, parfois, ont la précision des évidences.
Yves Mattagne, qui signe déjà les cartes du Poncho à Waterloo et du Sensa, au sein de l’hôtel Anatura au Luxembourg, serait sur le point d’écrire un nouveau mouvement à Anvers ; et pas n’importe où.
Le Botanic Sanctuary, ancien monastère métamorphosé en sanctuaire du luxe contemporain, abrite aujourd’hui l’un des pôles gastronomiques les plus impressionnants du pays. Cinq établissements, dont le très couru Bar Bulot, mais surtout Fine Fleur et Hertog Jan, deux tables étoilées qui font rayonner le lieu bien au-delà des murs du jardin botanique.
Rien n’est encore officiel mais voir Mattagne rejoindre ce théâtre-là aurait tout du scénario cohérent.

Alexandre Dionisio, enfin l’atterrissage ?

Il y a des maisons qui appellent certains chefs comme un murmure, comme une évidence.
La Villa Lorraine, en quête d’un nouveau souffle, semble aujourd’hui se tenir à ce moment fragile où tout peut se réinventer. On dit qu’un grand restaurant a parfois besoin d’un visage familier pour écrire son prochain chapitre.
Alain Bianchin aurait pu être cet héritier naturel, mais le destin a tourné la page trop vite : il est déjà ailleurs, dans une maison qui porte son nom : La Table Lasne by Alain Bianchin.

Un autre nom s’avance, presque guidé par la logique du récit : Alexandre Dionisio.
Depuis 2017, des hauteurs de l’IT Tower, il domine Bruxelles. On le voit travailler dans un espace suspendu, presque irréel, où les assiettes semblent voyager entre ciel et ville.
Sa cuisine, elle, reste solidement ancrée : précise, puissante, lumineuse.
Cela fait longtemps que je l’imagine retrouver la terre ferme et s’installer dans une demeure qui a du poids, de l’histoire, du souffle.
Qu’il atterrisse ou non, une chose est certaine : si un chef peut offrir à la Villa une nouvelle respiration, un nouvel élan, une nouvelle histoire, c’est bien lui.

Les travaux majeurs programmés dans l’IT Tower, où se situe la Villa in the Sky, ne viennent en rien me faire douter cette possibilité. Ils tendent même à la confirmer.

LD