C’est une bonne nouvelle, certains hommes ont encore de l’audace. C’est le cas de Julien Malaisse. Il fallait oser quitter le doux ronronnement du succès de sa table du centre de Vedrin, pour traverser la chaussée et prendre refuge dans cette magnifique bâtisse de pierre. Déménager, bouger, aller voir ailleurs si l’on y est. Certes… Mais on parle bien ici de bien plus que de déposer simplement ses valises et ses couteaux dans de nouveaux murs. Julien Malaisse a tout remis à plat, tout repensé, comme s’il avait voulu trouver une nouveau souffle, un nouvel élan, explorer un autre chemin. Celui-ci est fait de sérénité, de quiétude aussi. Celui d’une magnifique salle à manger à la chromatique sobre et lumineuse, embrassant presque la large cuisine ouverte. Celui aussi d’une jolie terrasse, d’un salon qui invite à amorcer élégamment le repas ou à le clore. Et d’ici peu, de quelques jolies chambres.

Au passage, la cuisine de Julien Malaisse, si elle a voyagé de quelques centaines de mètres, c’est pour aller plus loin et aussi venir plus près. En s’offrant une nouvelle maison, le jeune chef namurois cherche à survolter sa démarche dans des préparations plus ambitieuses. En homme libre qu’il est, il renforce aussi et encore son esprit vagabond, curieux et sincère, il s’affirme et affirme sa volonté de se rapprocher au plus près de ses producteurs locaux.

Ce jour-là, la balade s’est vécue avec une Queue de homard cuit à la vapeur de sel, asperges vertes, mayonnaise au sésame, des Petits pois en texture, pomme de terre ravigote, coppa, du Lapin aux morilles, pruneaux et vin jaune et pour finir, le Bread & Breakfast, passion, feuilleté et smoothie.

La salle, si elle est désormais menée par l'excellence et l'expertise de Michel De Muynck, continue d'assurer un service bienveillant et une attention spontanée. Dans cet espace de très belle classe, pas de flonflons, pas de charivaris inutiles, juste le début d’une histoire dans un nouvel ailleurs, qui réécrit d’une griffe moderne une trame déjà bien marquée.

LD