Des scampis thaïlandais issus de l’esclavage moderne dans nos rayons

12 juin 2014

Les scampis issus de l’industrie thaïlandaise, et présents dans les rayons de certains supermarchés belges, sont nourris grâce au travail acharné « d’esclaves modernes » exploités dans des conditions déplorables, révèle un reportage du Guardian, évoqué jeudi par les journaux flamands De Morgen, De Standaard et Het Nieuwsblad.
Le reportage du quotidien britannique dévoile les conditions de travail de migrants birmans ou cambodgiens, attirés par de fausses promesses vers la Thaïlande, où ils sont en fait vendus à des capitaines de bateaux de pêche. Ces « esclaves modernes » sont ensuite envoyés en mer, parfois pour plusieurs années consécutives. Ils y sont forcés de travailler jusqu’à 20 heures par jour, nourris d’une seule assiette de riz quotidienne et soumis aux coups, parfois mortels, de leur patron. Selon certains témoignages, les esclaves trop malades pour travailler étaient simplement jetés par dessus bord.

Ces pêcheurs récoltent tout ce qui leur tombe sous la main, le poisson non comestible ou de taille trop petite étant broyé et transformé en nourriture pour les élevages de scampis, selon le Guardian. Le groupe Charoen Pokphand (CP) Foods est notamment client de ce genre de capitaines esclavagistes, note la presse belge. Or, des produits CP Foods peuvent être trouvés, ou l’ont été par le passé, dans les rayons belges de certains supermarchés comme Carrefour, Colruyt, Match ou Cora.

La direction française du groupe Carrefour a indiqué mercredi soir au Standaard qu’elle bloquait temporairement les produits CP Foods. Du côté de Colruyt, il a été décidé que le stock restant serait renvoyé.

(Source Belga)