« Le rest-o-pack doit devenir une habitude »

27 juillet 2015

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Le gouvernement wallon a récemment adopté un programme visant à lutter contre le gaspillage alimentaire. Ce plan, fort de 17 mesures, ambitionnant de réduire de 30% d’ici 2025 les pertes et gaspillages alimentaires en Wallonie, a été présenté dimanche à la Foire agricole de Libramont par les ministres Di Antonio (Environnement, Développement durable), Collin (Agriculture) et Prévot (Santé et Action sociale).
La problématique du gaspillage alimentaire est un sujet très important puisque la nourriture produite mais non consommée dans le monde occupe inutilement 30% des surfaces agricoles mondiales, a illustré Carlo Di Antonio.

En Wallonie, 23 kg de nourriture sont gaspillés par personne et par an. Outre une perte financière estimée à 174 euros par an par ménage, le gaspillage alimentaire représente 16% des déchets ménagers.

Au niveau national, pertes et gaspillages alimentaires représentent 3,6 millions de tonnes par an. Si la distribution et le service alimentaire (restaurants, cantines, …) ne représentent respectivement que 3 et 8% de ce total, la part des ménages (25%) et de l’industrie alimentaire (64%) est nettement plus conséquente.

Le plan wallon, qui se veut transversal et a mis en évidence la nécessité de mise en réseau des différents acteurs concernés, vise à réduire ces pertes et gaspillages en intervenant tant en amont (sensibilisation, recherche, …) qu’en aval (coordination entre les acteurs, gestion logistique, …). « C’est un plan crédible car il comporte des mesures concrètes et ciblées », a souligné Maxime Prévot.

Parmi les 17 mesures de ce plan, figure la promotion auprès du grand public du « rest-o-pack », un concept proposé par Test-Achats. « Le rest-o-pack doit devenir une habitude, être proposé systématiquement et gratuitement dans les restaurants », estime Carlo Di Antonio, tout en reconnaissant « le défi culturel » que cela représente car beaucoup de gens n’osent toujours pas demander à pouvoir repartir avec les restes de leur repas au restaurant.

Dans la lutte contre le gaspillage, le plan mise également sur les « cantines scolaires durables », attentives aux circuits courts et aux produits de saison, de même que sur les maisons de repos et le secteur hospitalier.

M. Prévot a aussi souligné l’importance de la bonne gestion en aval des surplus et invendus alimentaires, au bénéfice des personnes démunies, et des défis logistiques que cela représente.

Les responsables de la Foire agricole de Libramont ont par ailleurs annoncé que le thème de l’édition 2016 de l’évènement sera consacré à la lutte contre le gaspillage alimentaire.