La 4ème étoile Michelin : une fausse bonne idée ?

24 janvier 2015

Quelle drôle d’idée que de parler de quatrième étoile Michelin. Depuis sa mise en place au début des années 30, le système de notation a fait ses preuves. Pourtant, les critiques, encore discrètes, prennent doucement de l’ampleur : il y a les « anciens » 3 étoiles et les « nouveaux ». Deux mondes. Depuis 1931, le Michelin donne avec parcimonie ses précieuses récompenses à trois étoiles – 19 en 1931, 23 en 1933, 23 en 2000, 27 en 2014 – et les retire avec une retenue quasi maladive, avec la peur au ventre de déstabiliser l’établissement. Et son chef. L’affaire Loiseau trotte encore dans toutes les têtes des inspecteurs. Alors faut-il changer quelque chose et imaginer une 4e étoile, récompense hors catégorie pour services rendus à la patrie gastronomique ? Éléments de réponse avec quatre points de vue différents et complémentaires.

Michelin-4-etoile

Andy Hayler, britannique connu pour s’être attablé dans l’ensemble des 110 restaurants 3 étoiles dans le monde

« Je ne pense pas que la direction du guide mettra un jour en place une 4ème étoile. Le système actuel date de 1931 : pourquoi cela changerait-il ? Pourtant, ça ne serait pas une mauvaise idée. En juin 2014, on pouvait recenser 110 restaurants triplement étoilés dans le monde et je me suis attablé dans chacun d’entre eux. Pour moi, il y a 3 catégories d’établissements 3 étoiles.

– Les lieux qui ne valent absolument pas cette distinction mais qui sont pourtant récompensés car le Michelin est trop fier pour admettre cette erreur. Parmi ces établissements, on trouve également ceux qui avaient à l’époque le niveau 3 étoiles mais qui ne l’ont plus aujourd’hui comme la table de Georges Blanc ou l’Auberge de l’Ill.

– La deuxième catégorie concerne la plupart des établissements 3 étoiles. Ce sont des tables qui valent un peu plus que 2 étoiles même si la différence avec ces derniers est minime.

– Enfin, dernière catégorie : les établissements de classe mondiale, qui surpassent aisément les autres. En France l’Auberge du Vieux Puits, l’Ambroisie, l’Arpège ou Pierre Gagnaire notamment.

Je dirais qu’une douzaine d’établissement sont concernés par cette catégorie et pourraient être honorés d’une 4ème étoile pour les différencier de la mêlée des 3 étoiles. Je pense que l’expansion des établissements 3 étoiles ces 20 dernières années a quelque part dévalué la marque « 3 étoiles ». Voilà pourquoi une notation supérieure serait pertinente même si je le redis, il y a peu de chances que le Michelin innove de ce point de vue-là. »

Lire la suite de l’article ici.

Via Atabula.com